28 septembre 2013 |
Vogue à l'âme
Au festival Berlin Voguing Out, en août 2012.
JÖRG CARSTENSEN/DPA/CORBIS
Costumes extravagants, maquillages
outranciers, énergie à revendre : les danseurs de voguing parodient les
poses des mannequins. Un phénomène à l'affiche du Centre Pompidou, à
Paris
Longues tresses,
visage transparent, sourire tendrement narquois, Lionel Dita Mamita est
beau jusqu'au bout de ses ongles nacrés violets et le sait. Il sait
aussi combien sa grâce ambiguë, très féminine, attire. Il s'en amuse
avec délicatesse. D'origine guadeloupéenne, Lionel est postier dans le
14e arrondissement de Paris. Le reste du temps, Dita Mamita, alias Diva
Ivy, " vogue ". Il appartient à la toute jeune communauté française de
voguing - une cinquantaine de personnes environ -, apparue en banlieue
parisienne depuis deux ans.
Ce phénomène, né dans les quartiers noirs de New York dans les années 1960, encore souterrain en France, connaît un retour en force depuis cinq ans. Dans les boîtes de nuit. Dans les bacs à compilations musicales. Dans les théâtres. Le Centre Pompidou, à Paris, fait même son affiche de la rentrée avec ce mouvement minoritaire et underground. " Parce qu'il a influencé aussi bien la culture R'n'b, l'esthétique clip que certains jeunes chorégraphes contemporains comme Trajal Harrell ou François Chaignaud, explique Serge Laurent, programmateur des spectacles vivants au Centre Pompidou. Faire connaître l'histoire de cette culture me semble très important aujourd'hui Rosita Boisseau
© Le Monde
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