vendredi 27 septembre 2013

Rosita Boisseau Vogue à l'âme

28 septembre 2013

Vogue à l'âme


Au festival Berlin Voguing Out, en août 2012.
JÖRG CARSTENSEN/DPA/CORBIS
Costumes extravagants, maquillages outranciers, énergie à revendre : les danseurs de voguing parodient les poses des mannequins. Un phénomène à l'affiche du Centre Pompidou, à Paris

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LE VOGUING AU CENTRE POMPIDOU
- Antigone Sr/Twenty Looks or Paris Is Burning at the Judson Church, de Trajal Harrell. Samedi 28 septembre, à 20 h 30. De 14 € à 18 €.
- The Fire Flies, Francesca, Baltimore, documentaire américain de Frédéric Nauczyciel (43 min). Suivi du solo Control-Unlimited Natural Tender, avec Dale Blackheart. Mercredi 2 octobre, à 20 h 30. De 10 € à 14 €. Centre Pompidou, Paris 4e. Tél. : 01-44-33-79-13.
www.centrepompidou.fr
Longues tresses, visage transparent, sourire tendrement narquois, Lionel Dita Mamita est beau jusqu'au bout de ses ongles nacrés violets et le sait. Il sait aussi combien sa grâce ambiguë, très féminine, attire. Il s'en amuse avec délicatesse. D'origine guadeloupéenne, Lionel est postier dans le 14e arrondissement de Paris. Le reste du temps, Dita Mamita, alias Diva Ivy, " vogue ". Il appartient à la toute jeune communauté française de voguing - une cinquantaine de personnes environ -, apparue en banlieue parisienne depuis deux ans.
Ce phénomène, né dans les quartiers noirs de New York dans les années 1960, encore souterrain en France, connaît un retour en force depuis cinq ans. Dans les boîtes de nuit. Dans les bacs à compilations musicales. Dans les théâtres. Le Centre Pompidou, à Paris, fait même son affiche de la rentrée avec ce mouvement minoritaire et underground. " Parce qu'il a influencé aussi bien la culture R'n'b, l'esthétique clip que certains jeunes chorégraphes contemporains comme Trajal Harrell ou François Chaignaud, explique Serge Laurent, programmateur des spectacles vivants au Centre Pompidou. Faire connaître l'histoire de cette culture me semble très important aujourd'hui
Rosita Boisseau
© Le Monde

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